Doc. S. Connac Cinq critères pour un fonctionnement pédagogique du travail degroupe Le travail de groupe est ici présenté dans un contexte précis, notamment pour éviter la dérive chronophage : - Pour les compétences du socle en priorité (les autres compétences des programmes peuvent être travaillées de manière plus rapide) - Dans le cadre des situations-problèmes, la phase didactique de confrontation des représentations initiales des élèves (conflit sociocognitif), avant l’étape d’institutionnalisation et de trace écrite. Nous présentons six conditions pour éviter ces écueils : La présentation de la consigne de travail - L’énoncer et la justifier (expliciter les apprentissages en jeu ainsi que les objectifs du travail en groupe) - Préciser les durées de travail - La présenter oralement et de manière écrite (au tableau, sur le support de travail, …) - Répondre aux questions, expliquer - La faire reformuler par un élève - La compléter si besoin La constitution des groupes - Si l’objectif est de constituer des groupes de besoin, ils tendront vers de l’homogénéité. La constitution se fait à partir des évaluations formatives. - Si l’objectif est d’organiser des échanges, de susciter de la confrontation, ils tendront vers de l’hétérogénéité. La constitution peut se faire sur la base du hasard (ordre alphabétique, place dans la classe, tirage au sort), sur la base des évaluations diagnostiques (pour brasser les compétences), sur la base des schémas relationnels dans la classe, … - Il est possible de laisser le libre choix aux élèves, avec la précaution de les avoir sensibilisés à la différence entre travail et jeu. - Sinon, le choix peut se faire sur la base du hasard, à partir d’un tirage au sort. Les étapes du travail de groupe - Un temps court de réflexion individuelle (en silence), pour que chacun essaie de réaliser la consigne par ses propres moyens, que des stratégies et des questions émergent - Un temps de travail en groupe (après répartition des fonctions) - Un temps court de synthèse, à partir de la remontée des secrétaires (pas forcément tous) et de l’avis de l’enseignant - Une trace écrite ou une conclusion formelle (à partir du travail des élèves) - Une évaluation interne du fonctionnement de chaque groupe (respect de la consigne, engagement dans les fonctions, utilité pour les apprentissages individuels, …) en vue d’optimiser les situations de groupe futures. La gestion du bruit - Permettre les échanges uniquement par du chuchotement - En cas de hausse du volume sonore, rappeler l’exigence de calme de manière douce, par exemple via un instrument de musique - En cas de non-respect, intervenir sous forme d’avertissements individuels (1 fois, 2 fois) - Au bout de 3 avertissements, l’élève perd le droit de s’exprimer oralement (il peut communiquer par écrit) Autre piste : - Chaque équipe reçoit un carton vert, ce qui permet aux élèves d’échanger en chuchotant. - En cas de débordement, elle reçoit un carton rouge (de la part de l’enseignant(e)). Les élèves ne peuvent plus parler pour échanger, ils ne peuvent que communiquer par écrit. - Le carton vert peut être récupéré au bout de quelques temps. La répartition de cinq fonctions : - Référent du temps (rappeler le temps qu’il reste pour exécuter la consigne) - Distributeur de parole (donner la parole à chacun, pour que ce ne soit pas les mêmes qui participent) - Secrétaire (prendre les notes pour le compte-rendu du travail de groupe) - Référent du calme (rappeler la nécessité de calme, le besoin de s’exprimer en chuchotant) - Référent de la consigne (rappeler et expliquer la consigne de travail énoncée par l’enseignant(e)) Sylvain Connac |